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Gaffe, bourde, boulette, une erreur à la Cérémonie des Oscars : unbelievable !

Décider, ça se travaille !

Instant critique à Los Angeles dimanche soir. Pour la première fois de son histoire, l’académie des Oscars doit faire face à une invraisemblable erreur : l’annonce du prix le plus prestigieux, l’Oscar du meilleur film, est erronée.

En fin de cérémonie, Warren Beatty est en charge avec Faye Dunaway de l’annonce du prix le plus prestigieux des Oscars. L’attente a été longue après plus de deux heures. Warren Beatty détient une  enveloppe. Lorsqu’il l’ouvre, sans en avoir regardé l’intitulé, il découvre un carton mentionnant « Emma Stone » pour LaLaLand.

L’erreur manifeste

Warren Beatty remarque tout de suite une anomalie sur le carton sorti de l’enveloppe (le nom de correspond pas à celui du meilleur film mais à celui de l’actrice principale). Alors que le doute s’installe pendant plusieurs secondes, visible au silence de Warren Beatty, qui se tourne vers Faye Dunaway à la recherche d’aide, puis regarde à nouveau le carton. Une décision doit être prise : annoncer ou non le meilleur film aux Oscar 2017. Gêné par la situation, Warren Beatty continue dans sa mission d’annonce afin de remettre le prix « le meilleur film est », puis passe la parole à sa collègue qui jette un œil sur le carton, et transforme « Emma Stone » en LaLaLand.

Pris aux pièges

En 89 ans d’existence, pas une seule erreur lors de la remise des Oscars. Alors que s’est-il passé ? Plusieurs biais cognitifs semblent s’être conjugués hier :

L’effet de gel : Warren Beatty est mandaté pour annoncer un vainqueur et remettre un prix, il s’accroche à cette décision et plus rien ne l’arrête alors même qu’il perçoit que quelque chose n’est pas normal.

L’heuristique d’accessibilité : Notre cerveau, pour décider, se jette sur les informations les plus disponibles, ou les plus saillantes. LaLaLand a eu 6 oscars juste avant l’ouverture de l’enveloppe fatidique. Quoi de plus disponible, à cet instant, dans l’esprit des deux acteurs en charge de l’annonce, que ce film déjà omni-présent dans la cérémonie, quoi de plus évident que de transcrire les mots écrits sur le carton et ne retenir que « Lalaland »?

Le déni : L’erreur est impossible à l’académie des Oscars, Warren Beatty s’appuie inconsciemment sur cette information et continue d’avancer. Le déni consiste à ne pas reconnaitre l’erreur alors qu’elle est dans nos mains (l’enveloppe indiquait bien ‘meilleure actrice’, il aurait suffi de la retourner pour en être tout à fait certain). Le déni c’est laisser une petite erreur devenir une grande erreur.

Solutions 

Demander de l’aide en partageant ses doutes : une seule phrase aurait suffi : ‘je ne suis pas sûr’, ‘j’ai un doute’ etc.. .

La chance de Warren Beatty était de ne pas être seul lors de l’annonce. Pourtant, se tournant vers sa partenaire sans lui exprimer explicitement son doute, il n’a pas su, face à l’enjeu, exploiter cette ressource pour une décision plus qualitative.

Décider cela se travaille aussi !

Ariseal