‘Notre machine à décider tourne dans le vide’
(Thierry Mandon, in le JDD, http://www.lejdd.fr/Politique/Thierry-Mandon-Notre-machine-a-decider-tourne-dans-le-vide-786813).
Il est vrai que la question de la décision est cruciale, pour l’Etat comme pour l’entreprise ou toute organisation. Concernant le premier, visé par cette citation, l’on peut en effet déplorer, entre autres, que les décisions soient parfois appliquées plusieurs années après avoir été actées, ou même pas appliquées du tout (décret jamais sorti, ou si tard…).
Mais pourquoi évoquer une ‘une machine à décider’ ? Et est-ce que les machines décident ?
Avec cette expression, son auteur renvoie à une externalisation de la décision : ce n’est pas moi, c’est la machine ; ce n’est pas moi, c’est le système. En invoquant des entités extérieures plus fortes et puissantes que l’homme, l’auteur contribue d’une certaine façon à déresponsabiliser ce dernier. Un pas de plus, et la machine, porteuse d’une intention, deviendrait même machination, emportant l’homme comme une victime …
Certes, l’homme s’appuie sur des process pour décider mais il reste au centre de la décision : c’est lui qu’elle engage, par son contenu, par la façon dont elle est prise (qui, avec qui, comment ?), dont elle est appropriée par les parties prenantes, et enfin mise en œuvre et éventuellement ajustée. Tant d’espaces de liberté -et de responsabilité- à investir pleinement.
Non, décidément, il n’y a pas de machine à décider ! Remettons l’homme au cœur des décisions en lui donnant des outils pour développer son intelligence de la décision.
Décider, cela se travaille !
Ariseal