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La valeur d’un décideur n’attend point le nombre des années

Décider, ça se travaille !


Rappelons nous encore une fois que notre capacité à réussir nos décisions ne dépend pas de notre âge, mais plutôt de la qualité et du nombre d’expériences de décisions engagées dans notre vie. Or s’entraîner à la décision même très jeune est possible et souhaitable, par exemple grâce au sport, certains étant particulièrement propices à l’apprentissage de l’intelligence décisionnelle. La voile notamment permet aux enfants de devenir responsables de leur « barque » au sens propre comme au figuré et de développer une agilité décisionnelle dès le plus jeune âge.

Décider en intégrant le réel

Le marin, apprenti comme expérimenté, doit prendre de multiples décisions de natures très diverses. Parmi ces décisions, sortir en mer – ou pas, déterminer le parcours, le cap, la taille, le nombre et la nature des voiles, le rôle de chaque équipier, l’objectif de la sortie, vérifier la météo, anticiper les difficultés, concevoir les éventuels évènements indésirables… Ces microdécisions ne peuvent être prises qu’en tenant compte du ‘terrain’, c’est-à-dire de l’état de la mer, des courants, vents, côtes, hauts fonds, équipiers, et … autres bateaux.

C’est bien là un des premiers apprentissages de la voile : sur l’eau, vous devez composer avec le « terrain » pour être capable de poser vos décisions et les ajuster. Ce processus décisionnel est très proche de celui que nous observons en entreprise : oublier le terrain, dans le cas du marin ou du manager, conduit souvent les décisions les meilleures (sur le papier) dans l’impasse. 

 

Apprendre à décider grâce aux ‘retours’ sur décision

Nous savons grâce au prix Nobel d’économie Daniel Kahneman* qu’une des conditions d’apprentissage pour le décideur est d’avoir un retour fiable et rapide sur ses décisions. C’est ce qui lui permet d’apprendre très vite de ses erreurs, et de faire progresser son intuition, savant mélange de perceptions et d’expériences dans un domaine particulier. Or la voile permet cet apprentissage rapide grâce au retour quasi immédiat sur les décisions : une mauvaise manœuvre et c’est le dessalage ; un mauvais cap ou un mauvais choix de voile et c’est la défaite dans une course. Une deuxième excellente raison donc pour faire naviguer les apprentis décideurs. 

L’humilité comme élément de performance dans la décision

Malgré tous les progrès techniques dans la conception des bateaux ou les instruments de navigation, les marins, par expérience, n’oublient pas qu’ils ne pourront dominer les éléments, qu’ils ne seront jamais plus forts qu’une mer déchaînée, et que l’erreur peut à tout moment arriver même lorsque tout est ‘bordé’. En cela, ils apprennent à rester vigilants et à observer sans cesse, les signaux faibles par exemple. Cette posture, qui nécessite une certaine humilité face à ses propres décisions, permet de rester capable de reconnaître l’émergence d’éventuels éléments indésirables, de réagir à temps, et d’ainsi maintenir le cap sur les objectifs en toutes circonstances.

 Alors, parés à décider ?

Marine Balansard et Marine de Cherisey, Ariseal, auteurs de « Décider ça se travaille » Eyrolles 2019

6 septembre 2019

*« Système1, Système 2 , les deux vitesses de la pensée » Flammarion

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